Au moins provisoirement, le Congo-Kinshasa sera divisé le long de la
ligne de partage que tracent les pays voisins intervenant sur son territoire militairement. Hier, au lendemain de leur défaite dans le Sud-Ouest, où ils viennent de perdre la façade atlantique à la suite d'une intervention angolaise, les rebelles soutenus par l'Ouganda et le Rwanda ont annoncé la prise de Manono, la ville natale du président Kabila. Située dans la province minière du Katanga, dans le sud-est de l'ex-Zaïre, celle-ci a une valeur symbolique népotisme oblige, nombre de dignitaires du nouveau régime viennent d'ici et révèle le prochain objectif des insurgés: la conquête de Lubumbashi, la capitale du Katanga, véritable coffre-fort du pays. Outre une zone de sécurité dans l'est, qui le mettrait à l'abri d'incursions hostiles, l'Ouganda et le Rwanda pourraient être tentés d'assurer au mouvement rebelle congolais, qu'ils manipulent, la haute main sur le cuivre du Katanga et, au centre-sud, les diamants du Kasaï.
Optimisme de Kabila. En visite en Namibie, qui a dépêché à son secours un contingent expéditionnaire de 300 soldats, Laurent-Désiré Kabila a estimé qu'il serait en mesure d'en finir avec la rébellion «dans une semaine ou deux». De la part d'un président qui vient tout juste d'éviter la perte de sa capitale, cet optimisme ne peut être fondé que sur une aide accrue des «pays amis». Or, son principal frère d'armes, l'Angola, borne son engagement à la «protection d'un gouvernement légitime et