L'espoir, déjà ténu, n'aura pas duré. Peu après que le vol Swissair
111 New York-Genève attendu, hier, à 9 h 30 à l'aéroport suisse eut disparu du tableau d'affichage, le doute n'était plus permis: nul n'a survécu au crash du MD 11 de McDonnell Douglas qui s'est abîmé en mer mercredi à 0 h 20 au large de la Nouvelle-Ecosse. 229 personnes, parmi lesquelles 137 Américains, 41 Suisses et 30 Français, ont péri dans le plus grave accident aérien de l'histoire suisse. Six fonctionnaires des Nations unies figurent parmi les victimes de ce «bus aérien de l'ONU», reliant New York au siège européen de l'organisation: Jonathan Mann, spécialiste mondial du sida (lire ci-contre), Pierre Gerety, directeur pour les Grands Lacs au HCR, Yves de Roussard, responsable, pour l'Europe centrale, de l'Unicef.
En fin de journée, hier, une quarantaine de corps avaient été récupérés par les services de secours, quelque 200 personnes à bord de plusieurs navires de la marine et d'hélicoptères. Arrivés très vite sur les lieux sous une pluie fine mais alors que la mer était relativement calme, les secouristes ont été gênés pendant la nuit par des vagues de près de trois mètres. Ils ont néanmoins localisé des morceaux de fuselage et la queue du MD 11, ce triréacteur successeur du DC 10.
C'est vers 20 h 30 que l'appareil de la Swissair, qui partageait le vol avec la compagnie Delta Airlines, avait quitté, mercredi, l'aéroport Kennedy. A 1 h 20, il disparaissait des écrans radars. Le pilote venait de prévenir