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Libération

Le mauvais calcul du président ougandais. Museveni, qui soutient le Rwanda face à Kinshasa, subit un premier revers.

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publié le 7 septembre 1998 à 11h18

Kampala envoyée spéciale

Celui que les Occidentaux considéraient comme le «Bismarck» de l'Afrique des Grands Lacs est en train de s'enliser dans la pétaudière congolaise. Pour la première fois depuis qu'il a conquis l'Ouganda par les armes en 1986, Yoweri Museveni est stoppé dans sa lancée. Jusqu'alors, le président ougandais avait réussi un parcours militaro-diplomatique flamboyant: guérillero, il a pris Kampala en moins de deux jours de combats. Chef d'Etat, il a soutenu la guerre victorieuse pour mener les réfugiés rwandais en Ouganda contre le régime ethniciste de Kigali. Puis il se lançait avec ses alliés rwandais dans une première aventure congolaise qui allait déboucher sur la chute de Mobutu et son remplacement par Laurent-Désiré Kabila, dont Kampala espérait, en échange de cette promotion inespérée, faire un allié. Parallèlement, Museveni se forgeait une réputation de «leader africain de la nouvelle génération» auprès d'une communauté internationale, traumatisée par le génocide rwandais et avide de modèles de rechange aux vieux dictateurs issus des indépendances. Les institutions financières internationales vantaient le lent redémarrage économique d'un pays meurtri par les régimes sanguinaires d'Idi Amin et de Milton Obote. Enfin, en mars dernier, l'apogée: Clinton adoubait un homme d'Etat qui, malgré plusieurs foyers de rébellion à ses frontières et un étrange régime démocratique sans partis politiques, semblait tenir solidement en main le destin de son pays et co