Les frères d'armes du Congo-Kinshasa se réunissent pour faire la
paix sur le dos des Congolais. Un sommet des chefs d'Etat rassemblant, d'une part, les alliés du président congolais Laurent-Désiré Kabila et, d'autre part, les pourvoyeurs de troupes des rebelles du Mouvement congolais pour la démocratie (RCD) doit se tenir, aujourd'hui et demain, aux chutes du Zambèze. L'hôte, le président zimbabwéen Robert Mugabe, a convié les deux autres pays ayant volé au secours de Kabila, l'Angola et la Namibie, ainsi que, du côté rebelle, le Rwanda et l'Ouganda. Hier soir, il était acquis que les autorités de Kinshasa seraient représentées, mais la venue de Kabila restait incertaine. Pour les rebelles, Arthur Ngoma et Bizima Karaha étaient en route pour le sommet, répondant à une invitation qui leur avait été adressée par l'intermédiaire du" gouvernement rwandais.
Le diktat des pays voisins, qui guerroient sur le sol congolais, a commencé bien avant le sommet. L'Angola et le Zimbabwe, qui viennent de sauver la mise à Kabila, ont «persuadé» le président du Congo-Kinshasa de donner une chance à la paix qui les arrange. Il y a quelques jours, Kabila avait encore claironné que l'ennemi serait «écrasé d'ici à une semaine ou deux», voulant même porter la guerre au Rwanda.
De leur côté, les rebelles sans troupes du RCD ressemblent de plus en plus à des marionnettes s'agitant dans leur vitrine politique à Goma, ville frontière de l'est. Comble du ridicule, alors que leur fortune est liée aux heurs