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Libération

Cambodge: Hun Sen durcit le ton. Il a ordonné l'arrestation du leader de l'opposition, Sam Rainsy.

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publié le 8 septembre 1998 à 11h22

Bangkok, de notre correspondant.

Hun Sen, l'homme fort du Cambodge, a mis ses menaces à exécution en commençant hier soir à évacuer le quartier du Parlement, à Phnom Penh, où campent depuis deux semaines des milliers d'opposants dans un parc publique rebaptisé «Place de la démocratie». Dans une rue adjacente, des policiers ont ouvert le feu, tuant un manifestant, ont confirmé des témoins. Hun Sen a également ordonné hier l'arrestation de Sam Rainsy, figure de proue de l'opposition cambodgienne, qu'il accuse d'être responsable d'un attentat à la grenade qui a visé son domicile, hier à Phnom Penh. Deux inconnus circulant en moto ont lancé trois grenades sur la résidence de Hun Sen, sans faire de victime. Aucun policier n'était à ce moment de garde devant la maison, pourtant habituellement très bien surveillée. Attentat réel ou provocation? L'incident offre en tout cas une occasion à Hun Sen de durcir le ton. Dimanche, il participait à Siem Reap, dans le nord du pays, à des pourparlers avec les deux principaux leaders de l'opposition, le prince Ranariddh et Sam Rainsy. Négociations rompues aussitôt que fut connu l'«attentat». Réfugié hier dans les locaux des Nations unies à l'hôtel Cambodiana, Rainsy a démenti toute implication dans cette attaque.

Depuis deux semaines, l'opposition organise un sit-in permanent devant le Parlement pour réclamer le départ de Hun Sen, accusé de fraude électorale. Le Parti du peuple (PPC) de Hun Sen a remporté les élections législatives du 26 juillet