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Libération
Interview

Or nazi: «Il faut être capable de faire face à notre histoire». L'Américain Eizenstat commente la fin de la Commission tripartite.

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publié le 10 septembre 1998 à 11h36

C'est le rapport de l'Américain Stuart Eizenstat qui avait posé, en

1996, la question de la responsabilité des pays neutres dans le commerce des lingots volés par le régime d'Hitler, relançant toute l'affaire de «l'or nazi». En visite, hier à Paris, pour la cérémonie mettant fin aux travaux de la Commission tripartite (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis), qui s'employait, depuis 1946, à restituer l'or monétaire dérobé par le IIIe Reich, le sous-secrétaire d'Etat chargé des Affaires économiques et agricoles a répondu aux questions de Libération.

La décision de mettre fin aux travaux de la commission tripartite n'est-elle pas avant tout une décision politique, alors que des enquêtes se poursuivent dans de nombreux pays quant au cheminement de l'or nazi et que des débats sont toujours en cours sur la nature monétaire ou privée de l'or collecté jusque-là?

C'est clairement une décision politique, car elle a été prise par les gouvernements; mais il n'est pas question ici d'éluder quoi que ce soit. Les Alliés ont réellement produit un énorme effort durant cinquante ans pour identifier autant d'or qu'ils le pouvaient. En septembre 1996, nous avons même retrouvé deux lingots d'or à la Reischbank qui nous avaient échappé. Et nous avons toujours dit que, si des recherches permettent d'aboutir à nouveau à la découverte d'or, nous sommes tenus par les accords de Paris de 1946 (qui mandatèrent la commission tripartite, ndlr) de le redistribuer selon les méthodes utilisées jusque-là ("). Ce