Djakarta, de notre correspondant.
Des Indonésiennes d'origine chinoise ont-elles été, par dizaines, victimes de viols organisés pendant les émeutes qui ont secoué l'Indonésie en mai? Les autorités indonésiennes étaient-elles impliquées d'une façon ou d'une autre? Depuis la fin du mois de juin, personnalités politiques, autorités militaires, chancelleries et défenseurs des minorités se déchirent sur ces questions, qui ont suscité des réactions à travers toute l'Asie. Si l'affaire est singulière, c'est que, jusqu'alors, aucune des parties impliquées n'a la preuve de ce qu'elle avance. Opération de terreur ou gigantesque manipulation, nul ne semble être en mesure de trancher. Pas même l'organisation américaine Human Rights Watch qui publie, cette semaine, un rapport sur ce qu'elle appelle «le débat».
Actes «barbares». A l'origine de la polémique: un rapport, publié le 13 juillet dernier par un collectif d'organisations locales de défense des droits de l'homme, baptisé l'Equipe des volontaires pour l'humanité. D'après cette association, au moins 168 Indonésiennes d'origine chinoise auraient été violées dans les jours qui ont précédé la démission de l'ancien président Suharto, le 21 mai dernier. Cent trente cas auraient été répertoriés dans la seule ville de Djakarta entre le 13 et le 15 mai. Et 20 des victimes seraient mortes ou auraient mis fin à leurs jours à la suite de ces actes, qualifiés de «barbares» par le président indonésien, Jusuf Habibie.
Le rapport des Volontaires a,