La politique se normalise en Irlande du Nord. Hier, pour la première
fois depuis soixante-seize ans, le leader du principal parti protestant de la province, David Trimble, a accepté de rencontrer son homologue républicain, Gerry Adams. Trimble qui est aussi le chef du gouvernement d'Ulster a néanmoins refusé de serrer la main du leader de Sinn Féin, trop lié à ses yeux à l'IRA, mais les deux hommes ont jugé l'entretien «cordial». Cette rencontre, qui lève un des derniers tabous de la politique nord-irlandaise, valait plus pour le symbole que pour la substance. «Les deux communautés représentées par les deux hommes sont désormais disposées à coopérer afin que fonctionne le système de partage du pouvoir entre catholiques et protestants institué par l'accord de paix dit du vendredi saint», a affirmé Trimble, qui il y a encore quelques mois ne voulait voir en Gerry Adams qu'un «terroriste non repenti».
Selon Gerry Adams, leader de Sinn Féin, le deuxième parti dans la communauté catholique après le SDLP de John Hume, les discussions ont été «constructives». «Trimble est un homme avec qui je peux travailler, un homme avec qui je dois travailler, un homme avec qui je travaillerai», a expliqué Adams qui a promis d'autres rencontres avec le leader protestant.
Les deux hommes, avant la réunion lundi de l'Assemblée d'Ulster, ont surtout discuté du désarmement de l'IRA, condition préalable, selon les protestants, à la participation de Sinn Féin au gouvernement de la province. «C'est la que