A deux semaines des législatives, l'élection régionale de ce
dimanche en Bavière se présente comme la dernière chance pour Kohl de sauver encore son règne. L'Union chrétienne-sociale (CSU), variante régionale et très conservatrice de son parti, est créditée de près de 51% des intentions de vote. Si la CSU conserve la majorité absolue qu'elle détient depuis 1962, voire améliore son score de 1994 (52,8%), l'élection pourrait avoir un «effet mobilisateur» au niveau national, estime Edmund Stoiber, le ministre-président du Land. La majorité CSU est toutefois menacée par les Republikaner, parti d'extrême droite crédité de 4% de voix dans les sondages. Ce test régional est aussi biaisé, tant la CSU s'identifie à la Bavière, réussissant la synthèse entre tradition et modernité.
Ortenburg, envoyée spéciale.
Au fin fond de l'Allemagne, près de la frontière tchèque, Ortenburg est un charmant résumé de la Bavière: un village adorable, encaissé dans un paysage vallonné, une entreprise high-tech qui exporte ses appareils de mesure dans le monde entier et un parti dominant, la CSU, qui gouverne depuis trois décennies. Reinhold Hoenicka, fils de fermier, fermier lui-même et maire d'Ortenburg, donne la recette de la CSU: «Nous sommes ouverts au progrès, tout en donnant aux gens le sentiment de la continuité.» Comme toute la Bavière, Ortenburg s'est métamorphosé. Plus de 40% des habitants étaient agriculteurs dans les années 50, contre 15% aujourd'hui. «Près de 2 000 emplois industriels ont été