Pereslavl, envoyé spécial.
Retraités, ménagères, chômeurs, jeunes, ils étaient une centaine habitants de Pereslavl ce 28 août à manifester à l'entrée de la ville, sur la grand route. Les manifestants réclamaient leur salaire, leur retraite, du travail et soutenaient aussi les mineurs en grève devant la Maison blanche moscovite, se disant prêts à barrer non les voies du chemin de fer (inexistant à Pereslavl) mais cette route d'où arrivent toutes ces mauvaises nouvelles de Moscou. «Eltsine dehors!», «Nemtsov et Tchoubaïs au tribunal!», arguaient les pancartes. Cette manifestation «informelle» (on peut penser que le Parti communiste n'y était pas étranger) et inédite à Pereslavl dit assez le ras-de-bol de ses habitants. L'événement a fait les titres de la presse locale: Kommunard, l'hebdo municipal, le journal de l'entreprise Slavitch et 6 000 exemplaires deux fois par semaine, Les Nouvelles de Pereslavl. Créé en 1994 par divers organismes de la ville plus ou moins indépendants, ce journal compte surtout sur les 26% de son budget que lui apporte la publicité. Mais cette dernière vient de chuter brutalement et les dix employés craignent pour leur avenir. Quand, il y a quelques jours, le gouverneur de Iaroslav (dont dépend Pereslavl) a signé un décret régulant les prix des denrées de première nécessité, le journal a publié l'information et la réponse des chefs d'entreprise, tous hostiles à une telle mesure, au demeurant inappliquée. Evgueni Melnik, l'administrateur en chef (mair