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Libération

ZéROUAL, LA RETRAITE SURPRISE. Le président algérien a annoncé vendredi une présidentielle anticipée avant fin février 1999. Il ne se représentera pas.

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publié le 12 septembre 1998 à 11h43

C'est au cours d'une allocution télévisée surprise annoncée

seulement quelques heures auparavant, que les Algériens ont appris hier soir, par la bouche même du chef de l'Etat, le général Zéroual, que celui-ci n'irait pas au bout de son mandat ­ prévu en 2000 ­, qu'une présidentielle anticipée aurait lieu avant fin février 1999, et qu'il n'y serait pas candidat. «Je continuerai à assumer la plénitude de mes prérogatives constitutionnelles jusqu'à la désignation de mon successeur», déclarait seulement Zéroual, qui avait été élu en novembre 1995 pour cinq ans.

Ce discours consacrait tout à la fois une démission forcée et une révolution de palais qui ne dit pas son nom, et qui, si elle n'est pas tout à fait inattendue, est toutefois plus rapide qu'on pouvait s'y attendre. Tout indique en effet qu'on assiste aujourd'hui à l'épilogue de la lutte féroce qui oppose depuis de nombreuses semaines la haute hiérarchie militaire algérienne (lire Libération du 7 août 1998). Rarement en effet, les hauts responsables politico-militaires, pourtant habitués à s'entre-déchirer n'étaient allés aussi loin dans l'invective, voire l'insulte grossière. Mais, surtout, jamais cela ne s'était fait publiquement dans un pays où les querelles de sérail nourrissent toutes les conversations mais jamais la «une» des médias.

Or, depuis début juin dernier, ces luttes de clans s'étalaient presque quotidiennement dans la presse. Tout a commencé avec une série d'articles au vitriol de Nourredine Boukrouh, le chef