Menu
Libération

Les élections en Bosnie, «les plus compliquées du monde». Le scrutin-puzzle s'est déroulé sans incidents majeurs.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 septembre 1998 à 9h31

Foca envoyée spéciale

Près de l'autocar spécial qui l'a amené dimanche de Sarajevo, sa ville d'accueil, à Foca, sa ville natale dont il a été chassé par la guerre, le vieux réfugié musulman peste et tempête: «C'est la troisième fois que je reviens ici pour voter et cette fois, mon nom a disparu des listes d'électeurs.» Son vote a toutefois été recueilli, dans une enveloppe à son nom, laquelle sera décachetée et le bulletin mis dans l'urne par la commission centrale électorale à Sarajevo, lorsqu'on aura vérifié qu'il n'a pas déjà voté ailleurs. Heureux de pouvoir entrapercevoir sa ville natale, l'homme se calme bien vite.

Faute d'avoir reçu à temps les listes électorales, ce bureau de vote avait d'ailleurs ouvert samedi avec sept heures de retard. Un peu partout, les élections générales du week-end en Bosnie-Herzégovine, conduites sous tutelle internationale, se sont déroulées avec des difficultés, sans jamais toutefois générer d'incidents. Et dimanche, 98% des bureaux de vote ont pu fermer à l'heure prévue.

«Ces élections sont sans doute les plus compliquées du monde», explique Nicole Schulz, la porte-parole de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. «Il y a moins de trois millions d'électeurs, mais tout est très dispersé. Puisqu'il y a quatre catégories de personnes: ceux qui votent là où ils vivent maintenant, ceux qui votent là où ils vivaient avant guerre, ceux qui sont réfugiés en Croatie et en république fédérale de Yougoslavie, et 350000 réfu