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Portrait

«Ordinateur et culotte de peau». Edmund Stoiber, le ministre-président de Bavière, aime à comparer son bilan à celui de Gerhard Schröder en Basse-Saxe.

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publié le 14 septembre 1998 à 9h33

Munich envoyée spéciale

L'homme qui offre une dernière chance de remontée à Helmut Kohl est paradoxalement celui de ses amis politiques qui l'a le plus agacé ces dernières années. A la chancellerie fédérale, il y a quelques mois encore, les sourcils se fronçaient au seul nom de Stoiber: «Grr" ce râleur de Bavière!», grognaient les conseillers de Kohl. Edmund Stoiber semblait prendre un malin plaisir à rendre la vie impossible au gouvernement Kohl, pestant contre l'euro, exigeant une surenchère de stabilité, ronchonnant que la Bavière paie trop au reste de l'Allemagne ou réclamant une régionalisation des assurances sociales" Ascétique. Le nouveau héros de Bavière n'a rien des rondeurs et de la jovialité qui font le charme de son Land. Raide, ascétique et hautain, Edmund Stoiber dégage tant de chaleur qu'il a pour surnoms «le couperet blond» ou «le Prussien». Quand il s'efforce de sourire, sa bouche reste droite, comme si le sourire n'avait vraiment pas sa place sur son visage tranchant.

Edmund Stoiber est bien né en Bavière, en 1941, d'un père bavarois et d'une mère originaire de Rhénanie. Mais sa carrière a été celle d'un parfait bureaucrate: études de droit, entrée au cabinet du ministère bavarois de l'Environnement en 1973, secrétaire général de la CSU de 1978 à 1983, directeur de la chancellerie bavaroise sous Franz-Josef Strauss de 1982 à 1988, puis ministre régional de l'Intérieur et ministre-président du Land depuis 1993. Travailleur acharné, Stoiber est un homme de doss