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Libération
Analyse

Comme un grand vide à la tête du monde. La Maison Blanche, obnubilée par le Monicagate, a délaissé la diplomatie.

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publié le 15 septembre 1998 à 9h37

Washington, de notre correspondant.

«Nous ne sommes pas dans la situation rêvée, mais ce n'est quand même pas la fin du monde!» Alors que la tempête politique fait rage à Washington, Lee Hamilton, qui représente depuis 1964 l'Indiana au Congrès, refuse de céder à la panique parce que le Président est menacé d'une procédure en destitution. «J'ai connu le Watergate, dit à Libération le principal expert de politique étrangère du Parti démocrate à la Chambre des représentants. Le pays ne s'est pas effondré. Les prophètes de malheur qui affirment que les Etats-Unis sont paralysés sur la scène mondiale en rajoutent.» Pas sérieux. Pourtant, l'inquiétude est réelle dans le monde de voir la «seule superpuissance» à la dérive, alors que son capitaine a lâché la barre pour tenter d'éteindre les incendies qui ont éclaté dans sa cabine. «Il n'y a pas le moindre doute que la politique étrangère est affectée par les ennuis de Clinton», dit à Libération Simon Serfaty, directeur des études européennes au Center for Strategic and International Studies. «Il n'est plus question pour lui de travailler à long terme quand son esprit est tout entier préoccupé par sa survie politique. Son influence au Congrès risque d'être diminuée si les républicains emportent une large victoire aux législatives de novembre et atteignent au Sénat le seuil des 60 sièges qui leur permettra de s'opposer au veto présidentiel.» «Et le plus sérieux dans toute cette affaire, poursuit-il, c'est justement qu'elle n'est pas