Belfast, envoyé spécial.
L'accord de paix se met en place en Irlande du Nord. Hier, à Belfast, l'Assemblée élue en juin a réuni pour la première fois députés de la majorité protestante et de la minorité catholique, qui doivent désormais gouverner ensemble la province. Le Premier ministre d'Ulster et chef du principal parti protestant, David Trimble, a promis «une Assemblée pluraliste pour un peuple pluraliste». Son adjoint, le catholique Seamus Mallon, du SDLP, le principal mouvement nationaliste, a reconnu: «Nous ne sommes pas tous des anges, mais on peut travailler ensemble vers un avenir meilleur.»
Ce «partenariat», sans précédent dans la province divisée, n'a pas empêché les habituels conflits qui opposent catholiques et protestants.
Le leader républicain de Sinn Féin, Gerry Adams, aurait voulu que le drapeau de la république du Sud et l'Union Jack flottent ensemble sur le bâtiments de Stormont, le parlement historique d'Ulster dissous il y a un quart de siècle après les abus de pouvoir des protestants.
Sinn Féin aurait également souhaité que le gaélique soit l'une des langues officielles du Parlement, un voeu plus symbolique que réel. Gerry Adams lui-même parle mal l'irlandais. Mais, au-delà de ces chamailleries, des hommes qui avaient fait profession de se tuer travaillent désormais ensemble, prêts à discuter écoles ou hôpitaux après trente années de luttes.
Ce nouveau climat, un mois jour pour jour après le carnage d'Omagh, pourrait aider à résoudre les nombreuses difficul