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Libération

Primakov nomme des apparatchiks. Le nouveau Premier ministre s'entoure d'anciens dirigeants de l'URSS.

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publié le 15 septembre 1998 à 9h38

Moscou, de notre correspondante.

L'arrivée d'Evgueni Primakov marque la fin d'une ère en Russie, celle du libéralisme à tous crins. Après avoir désigné un communiste comme numéro 2 du gouvernement, le nouveau Premier ministre a répété hier que la priorité serait désormais donnée au «social», et en particulier au règlement des salaires en retard.

«Le gouvernement doit être un gouvernement national, qui défend les intérêts de la Russie et de son peuple», a annoncé hier Primakov, qui présidait sa première réunion ministérielle. Outre le premier vice-Premier ministre, le communiste Iouri Maslioukov, quatre ministres ­ Intérieur, Défense, Affaires étrangères, Situations d'urgence ­ ont déjà été nommés. Plusieurs ministres sortants, notamment les très libéraux responsables économiques, assistaient aussi à la réunion.

Cultivant la langue de bois, Primakov a répété les deux grandes lignes, apparemment contradictoires, de son programme: poursuite des réformes d'un côté, règlement des problèmes sociaux de l'autre côté: «Nous devons travailler pour stabiliser la situation, créer les bases de notre développement et poursuivre les réformes qui auront un important aspect social.»

La veille, lors de sa première interview télévisée sur NTV, le Premier ministre avait été un peu plus explicite. Prônant une «économie socialement orientée», il avait évoqué la nécessité de renforcer l'«industrie nationale», vieillissante et non compétitive, et de satisfaire les «besoins sociaux». Simultanément, Masl