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Libération

Retour des émeutes en Albanie. L'ex-président Berisha veut reprendre le pouvoir par la rue.

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publié le 15 septembre 1998 à 9h37

Un an et demi après avoir dû céder le pouvoir sous la pression de la

rue, l'ex-président Sali Berisha a tenté de prendre sa revanche par l'émeute sur les socialistes (ex-communistes) du Premier ministre, Fatos Nano, grands vainqueurs des élections de juin 1997 organisées sous contrôle international. L'opposition accuse le chef du gouvernement d'avoir commandité l'assassinat d'Azem Hajdari, une des figures de proue du Parti démocratique de Sali Berisha. Le pays le plus pauvre d'Europe risque ainsi à nouveau de sombrer dans le chaos avec 1 million de kalachnikovs en circulation ­ une pour quatre habitants ­ pillées dans les dépôts de l'armée pendant les troubles du printemps 1997 qui firent quelque 2 000 morts. Le Parlement a été hier après-midi occupé par des partisans en armes du PD, qui peu avant, après avoir pris quatre chars de l'armée, s'étaient emparés du siège de la télévision publique. La police a repris le contrôle de ces bâtiments en fin de journée, mais la tension reste extrême après ces affrontements qui ont fait au moins trois morts et des dizaines de blessés. Berisha et ses partisans exigent la démission immédiate du Premier ministre socialiste et de nouvelles élections. Dénonçant un «coup d'Etat», Fatos Nano ­ emprisonné durant trois ans quand le PD était au pouvoir ­ refuse de céder. Le ministère de l'Intérieur a lancé en début de soirée un ultimatum à Berisha, lui demandant de quitter le pays sous peine d'être arrêté. Ce dernier n'en a cure et appelle à de no