Bonn, de notre correspondante.
Les visages trahissaient le doute et l'inquiétude hier à la Baracke, le siège du Parti social-démocrate allemand à Bonn. Pour la première fois depuis sa nomination comme candidat à la chancellerie, en mars, Gerhard Schröder a l'air en panne. Pile deux semaines avant les législatives du 27 septembre. Tout son charisme et son dynamisme, largement déployés dans la campagne pour les élections régionales de Bavière dimanche, n'ont servi à rien, si ce n'est à faire encore chuter le SPD. Selon les résultats connus hier, le SPD, traditionnellement faible en Bavière, est tombé à 28,7% des voix dimanche: un nouveau recul par rapport à ses 30% de 1994.
«Le SPD a fait sa gigantesque mise en scène de Schröder trop tôt, analysait hier Martin Rechmann, démoscope à l'institut de sondages Infratest. Depuis, le SPD est retombé dans un trou, il n'a plus grand-chose de nouveau à annoncer.» Selon ce chercheur, Helmut Kohl peut encore gagner les législatives, s'il profite à plein de l'effet positif de l'élection bavaroise et si son parti, la CDU, remonte de deux points dans les sondages dès cette semaine. Aux derniers sondages nationaux, le SPD conserve encore une avance de 3 à 5 points: selon Infratest, le SPD est à 42% des intentions de vote, contre 37% pour la CDU, mais l'écart s'est réduit ces dernières semaines.
L'élection de Bavière n'était qu'une «élection régionale», s'est empressé de relativiser Gerhard Schröder hier. «Ce n'est pas Kohl qui se présentait» en B