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Libération

Les digues du G7 aux oubliettes. En 1988, Mitterrand lançait le grand projet Bangladesh.

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par Fabrice ANGOTTI
publié le 16 septembre 1998 à 9h45

Les inondations du siècle frappent le Bangladesh. Il y a dix ans,

pourtant, au sortir des inondations dramatiques de 1988, François Mitterrand avait lancé un vaste projet de contrôle des fleuves de ce «pays-delta». C'était le 29 septembre 1988. Le chef de l'Etat français s'adressait à l'Assemblée générale des Nations unies: «Le développement passe par le lancement de grands projets d'intérêt mondial capables de mobiliser les énergies au service de telle ou telle région blessée par la nature. Je prends l'exemple de la stabilisation des fleuves qui inondent le Bangladesh: elle fournirait la juste matière d'un premier projet de ce genre. La France, pour sa part, est prête à y contribuer.» Jacques Attali, conseiller spécial du président de la République, alors en charge du dossier, se rend au Bangladesh en novembre 1988 et parle de «cathédrales du XXe siècle», d'un «projet qui soit l'équivalent de Suez et de Panama» (Libération du 3 décembre 1988). Ces cathédrales, ce sont des digues.

Banque mondiale. Il s'agit d'un projet gigantesque. En quelques semaines, la France publie une étude de préfaisabilité pour le contrôle des inondations au Bangladesh. Il est question de bâtir 3 000 à 4 000 kilomètres de digues, des épis de protection, des dispositifs de drainage et d'irrigation, pour un coût de 10 milliards de dollars (100 milliards de francs à l'époque) sur vingt ans. Ce projet, volontiers mégalomane, ne pouvait se faire sans l'aide de la communauté internationale. Coordonné par la