C'est finalement un rapport mi-chèvre mi-chou que la mission d'information de l'ONU en Algérie a remis, hier, à son secrétaire général Kofi Annan. Après une visite de quinze jours à Alger fin juillet et début août, cette mission, dirigée par l'ancien président portugais Mario Soarès et composée de cinq autres personnalités, parmi lesquelles la Française Simone Veil, aura mis un mois et demi pour rédiger un rapport dont Europe 1 a obtenu lundi une copie. Ce délai semble s'expliquer par la nécessité de trouver un compromis entre les membres d'une délégation dont les vues divergeaient sensiblement. Le résultat? Un document de 45 pages, dont une dizaine seulement parmi lesquelles six pages de «recommandations» sortent d'un constat très général. Il faut continuer à aider Alger dans sa «lutte antiterroriste et sur le plan économique» si les réformes démocratiques engagées se poursuivent et malgré «les bavures dans la lutte contre le terrorisme», recommandent en substance les délégués de l'ONU qui ont accepté les termes du débat voulu par Alger sur les droits de l'homme en refusant «de mettre sur le même plan» les violences des forces de l'ordre et celles des terroristes. A lui seul, ce refus suffit sans doute à satisfaire le pouvoir qui sait combien l'image du «pays en voie de démocratisation» qu'il entend donner aux Occidentaux est brouillée par ce problème. Les disparitions par centaines, les tortures nombreuses et les tueries que souligne la mission sont, elles aussi, r
Un texte de l'ONU qui égratigne peu Alger
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par José GARÇON
publié le 16 septembre 1998 à 9h46
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