Washington, de notre correspondant.
«Il ne s'agit pas de vie privée. Ce qu'a fait Clinton n'est pas illégal et ne justifie certainement pas une procédure en destitution. Mais ça n'en a pas moins un impact négatif» sur les rapports entre les sexes. Depuis le début de l'affaire Lewinsky, Patricia Ireland, présidente de la National Organization of Women (NOW), doit sans cesse répondre à la même question: comment peut-on encore être féministe et soutenir Bill Clinton? «A cause de son programme politique, idiot!» réplique-t-elle, paraphrasant le slogan de la campagne Clinton de 1992, comme elle l'a encore fait mardi dans un briefing aux journalistes et une émission télévisée. «Les femmes jugent les hommes politiques d'après leur politique, poursuit-elle. Elles ont élu Clinton. Elles ne l'ont pas épousé"» «On n'a pas d'autre choix que de le soutenir», soupire une femme haut fonctionnaire, rappelant que, aux yeux de la plupart des femmes, Clinton reste «le Président qui a le plus fait pour nous» de la loi sur le congé parental, qu'il a signée dès sa première élection, en 1992, à la nomination au poste de secrétaire d'Etat de Madeleine Albright au début de son second mandat, en 1997. En 1996, 54% d'entre elles avaient voté pour lui, contre seulement 43% d'hommes. Elles sauveront peut-être encore sa présidence. Selon un sondage (New York Times/CBS) publié mercredi, 62% d'entre elles jugent qu'il est un bon chef de l'Etat. Un quart seulement (contre 35% des hommes) pensent, après a