Washington, de notre correspondant.
Démission? Pas question, a assuré Bill Clinton lors de sa première apparition devant la presse depuis la publication du rapport Starr. A côté du président tchèque Vaclav Havel, en visite à Washington, le Président a rappelé que le peuple américain «veut tourner la page, veulent que je continue (à diriger le pays), que je fasse mon travail et c'est bien ce que j'ai l'intention de faire». La présence amicale d'une autorité morale de la stature de Havel l'a aidé à rappeler qu'il reste le chef de l'Etat, et «n'a pas cessé de diriger le pays» dans les crises que doit affronter le monde. Il avait passé la soirée de mardi au téléphone à discuter de la crise financière internationale avec divers dirigeants étrangers, après s'être entretenu avec ses conseillers pour la sécurité nationale de la crise en Irak et au Proche-Orient. Mais pendant ce temps, le «mot en R» («resignation», c'est-à-dire démission) était prononcé de plus en plus fort à Washington et dans tout le pays. Soixante-dix journaux ont déjà appelé à cette démission. Une démission «dans l'interêt de la nation» a même été évoquée par le sénateur démocrate du Delaware, Joseph Biden, lors d'une rencontre avec le chef de cabinet de la Maison-Blanche. D'autres responsables démocrates auraient eux aussi en privé exprimé l'opinion que «le Président est fini» et ce en dépit des sondages, toujours favorables à son action à la tête de l'état. Hier, une majorité d'Américains (61%) restaient pe