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Libération

Tueries croisées entre Kigali et Kinshasa. Les ex-alliés s'accusent mutuellement.

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publié le 17 septembre 1998 à 9h50

Entre le Rwanda et le Congo-Kinshasa, les assauts de candeur sont

morbides. Depuis que le Rwanda a changé d'alliance, faisant la guerre à Kabila après l'avoir porté, quinze mois auparavant, au pouvoir à Kinshasa, les «génocideurs» ont également changé de camp. «Kabila prépare un génocide comme celui au Rwanda en 1994», a déclaré le chef de la diplomatie rwandaise, Anastase Gasana. «Kabila permet aux miliciens hutus extrémistes de se regrouper, de s'entraîner et de s'équiper pour attaquer le Rwanda», a affirmé le général Paul Kagame, l'homme fort du Rwanda. De son côté, depuis qu'il a notifié à ses anciens frères d'armes rwandais, fin juillet, qu'ils étaient désormais indésirables au Congo, Kabila et les siens admettent le massacre de 200000 réfugiés hutus au cours de leur campagne militaire pour s'installer au pouvoir. Le ministre Victor Mpoyo prétend qu'ils ne savaient pas qu'ils marchaient sur des cadavres (lire ci-contre). Toutefois, si les Rwandais contrôlaient les zones militaires, puis l'état-major de l'armée qui aurait empêché la commission d'enquête de l'ONU de travailler, qui a «libéré» l'ex-Zaïre et qui l'a gouverné jusqu'il y a quelques semaines? Apparemment pas Kabila...

On peut relever que le divorce entre Kabila et ses tuteurs rwandais s'est produit seulement après le départ de la commission d'enquête de l'ONU et l'étonnante décision du Conseil de sécurité, en juillet, de laisser le soin au Congo d'enquêter sur les «allégations» de massacres. Entre Kabila et le p