La défense européenne est une idée qui semble avoir son avenir
derrière elle. Pour la majorité des pays de l'Union, point de salut en dehors de l'Otan, et donc des Américains. La France, consciente de cet état de fait, a entamé un rapprochement de la structure militaire intégrée de l'Alliance atlantique, qui a avorté. L'UEO (Union de l'Europe occidentale, organisation compétente en matière de défense), dans laquelle Paris a placé tant d'espoirs dans le passé, est retournée à sa léthargie. Or, les neutres Autrichiens, qui président l'UE jusqu'à la fin de l'année, secouent à nouveau le cocotier de cette idée moribonde. Ils viennent en effet de proposer qu'une «conférence» des ministres de la Défense de l'Union se tienne à Vienne les 3 et 4 novembre. Le sujet est déjà tout trouvé: la mise en oeuvre du traité d'Amsterdam en ce qui concerne la défense commune. Les Irlandais, tout aussi neutres que les Autrichiens, ont immédiatement fait connaître leur accord. Pour l'instant, les autres capitales réfléchissent. Car cette réunion, en dehors de l'Otan ou de l'UEO, constituerait, de fait, un précédent. D'ailleurs, afin de ne pas effaroucher les Britanniques, l'Autriche a préféré le mot «conférence» à ceux de «conseil des ministres», qui sonnaient un peu trop communautaires. A Paris, on a été pris de court par cette initiative, car elle arrive un peu vite: certes, le 26 août, Jacques Chirac a proposé de créer un «conseil des ministres de la Défense de l'UE pour affirmer notre solidari