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Libération

La tentation sécuritaire au coeur des urnes suédoises. La hausse de la criminalité inquiète les Suédois et est devenue un enjeu pour les élections de dimanche.

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publié le 19 septembre 1998 à 10h00

Huddunge, envoyé spécial.

La loi et l'ordre. Huddunge, un village de 230 foyers à 150 km au nord-ouest de Stockholm, ne connaît plus la tranquillité. Dans cette campagne suédoise qui respire le bien-être, avec ses maisons de bois peint et ses pelouses bien entretenues, les habitants vivent dans l'inquiétude. Depuis quelques années, une vingtaine de délinquants, établis ici, sont accusés de causer petits tracas et grandes irritations. Cette petite délinquance qui, même en Suède, occupe désormais le devant de la scène. Derrière l'emploi, l'Etat-providence et sa fiscalité, l'insécurité est devenue un enjeu à ce point incontournable pour les législatives de dimanche que même le parti de gauche (ex-communiste) et les Verts se sont lancés dans le débat.

A Huddunge, certains habitants ont commencé à s'organiser. «Nous en étions arrivés à interdire aux femmes de se promener seules avec les landaus sur la route.» Depuis un an, ils ont formé un conseil de police de proximité. Un groupe formel qui fonctionne avec l'assentiment de la police stationnée à une quinzaine de kilomètres de là. «Mais on a l'impression que les policiers nous prennent pour des paranos», se plaint Lars Vesterberg qui a passé plusieurs nuits au printemps dans sa voiture à surveiller les alentours de sa boutique.

Respect du droit. Voici peu de temps, ils ont écrit au ministre de la Justice: «Nous sommes un groupe qui, depuis le début des années 90, a tenté de régler dans le respect du droit ce problème de différentes