Point de salut hors de la «troisième voie». Tony Blair et Bill
Clinton, champions de cette nouvelle recette miracle de gouvernement, comptent donner le coup d'envoi à sa mondialisation, lors d'une conférence, cet après-midi à l'université de New York. Leur colloque a pour thème «Renforcer la démocratie dans l'économie globale». Nulle part le programme ne mentionne la «troisième voie», mais les milieux avertis savent qu'il ne s'agit pas d'autre chose quand on évoque «les nouvelles méthodes de gouvernance requises, à l'aube du IIIe millénaire, pour affronter les défis universels de la globalisation».
New York sera donc, pour l'occasion, capitale de ce nouveau centre gauche mondial, moderne et décomplexé, converti à l'économie de marché, à condition qu'elle s'adoucisse d'un zeste de social et de morale. L'idée du raout a germé il y a un an dans la tête de Blair et Clinton: poser les fondations d'un club où pourraient réfléchir démocrates américains et néo-zélandais, travaillistes britanniques et australiens, sociaux-démocrates européens et brésiliens. La liste des invités à New York est devenue, du coup, une affaire d'Etat.
Le président du Conseil italien Romano Prodi (ex-démocrate-chrétien) ou le Premier ministre suédois Göran Persson (social-démocrate) n'ont pas boudé leur plaisir de venir débattre de l'avenir du monde avec Tony, Bill, Hillary et une brochette de prestigieux professeurs et managers. Gerhard Schröder serait volontiers venu s'il ne devait d'abord se faire élire c