Vitoria, envoyé spécial.
José Antonio Ardanza, 57 ans, est Lehendakari, président du gouvernement autonome basque, depuis 1985. Il abandonnera son poste après les élections au Parlement autonome du 25 octobre, auxquelles il ne se représente pas pour des raisons personnelles. Il est membre du PNV (Parti nationaliste basque), le premier parti de la région (29,8% des voix aux élections de 1994). Le PNV maintenait depuis des mois des contacts avec Herri Batasuna (HB), la branche politique de l'ETA (14,4%). Ces contacts ont abouti, le 12 septembre, à la Déclaration de Lizarra, entre partis nationalistes, qui parie sur une «voie irlandaise» de la paix.
Qu'est-ce qui peut vous faire penser que cette trêve de l'ETA est bien la bonne?
Seul le temps le dira, mais il y a des éléments qui nous font penser que la décision de l'ETA est authentique et définitive. D'abord, l'ETA, qui a offert plusieurs fois des trêves au long de son histoire, n'avait jamais parlé jusqu'à présent d'un «cessez-le-feu». Ce cessez-le-feu est en même temps «unilatéral»: il n'a pas été précédé de conversations préalables avec le gouvernement, comme, par exemple, pour les négociations d'Alger (en 1989). Il est aussi «sans conditions» et «indéfini». A la lecture du communiqué, nous déduisons donc clairement que la décision de l'ETA est irréversible. J'ai en plus la conviction qu'aujourd'hui les espoirs de paix sont tels que si l'ETA décidait de faire marche arrière dans trois ou quatre mois, la société ne comprendrait