Bangkok, de notre correspondant.
Plusieurs milliers de Malaisiens ont continué lundi, pour la deuxième journée, de manifester contre le gouvernement du Premier ministre, Mohamad Mahathir. Ils protestaient contre l'arrestation la veille de leur leader, l'ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances, Ibrahim Anwar. Scandant «Reformasi!» («réformes»), «Longue vie à Anwar!», «Mahathir démission!», environ 7 000 personnes ont défilé devant un tribunal de Kuala Lumpur, où l'ancien ministre doit comparaître pour «trouble de l'ordre public» et peut-être aussi pour «sodomie» (contraire à la loi malaisienne) qui fait partie des accusations lancées contre l'homme politique rebelle par le pouvoir en place. Son frère adoptif et un ami qui se charge d'écrire ses discours ont été condamnés samedi à six mois de prison pour «s'être laissé sodomiser», en 1993, par Anwar. L'ex-vice Premier ministre affirme que leurs aveux ont été obtenus sous la torture. Comme la journée précédente, les forces de l'ordre ont fait, hier, usage de canons à eau et de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Une cinquantaine de personnes auraient été arrêtées par des policiers en civil, selon des témoins cités par l'agence Reuter. Un groupe de manifestants a pourchassé brièvement le cortège de la reine Elisabeth II d'Angleterre, en visite officielle de quatre jours en Malaisie à l'occasion des jeux du Commonwealth, espérant ainsi attirer l'attention des journalistes internationaux venus co