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Libération

La mouvance séparatiste reste sur ses gardes

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publié le 22 septembre 1998 à 10h11

«L'ETA doit prouver sa volonté de paix en abandonnant les armes et

en s'autodissolvant», a déclaré hier le porte-parole du gouvernement espagnol. «Si la trêve se consolide, Madrid fera une offre sérieuse», signalait de son côté le ministre de l'Intérieur. Le chef du gouvernement, José Maria Aznar, a commencé hier ses consultations des partis politiques en recevant le secrétaire général du Parti socialiste, Joaquin Almunia.

Bilbao, envoyé spécial.

La salle des sports de Bilbao vibre sous les applaudissements. Des centaines de militants et de sympathisants indépendantistes sont venus, en ce premier week-end de «cessez-le-feu» de l'ETA, soutenir les espoirs des familles de prisonniers de l'organisation séparatiste. «Les prisonniers basques au Pays basque!» proclame, en basque, la banderole qui domine la tribune. Le regroupement «est un droit du peuple basque», lance un orateur. Mais il pourrait être surtout un des premiers gestes attendus de Madrid pour «répondre» à la trêve annoncée jeudi. Dans la salle, beaucoup sont sceptiques, voire déçus. «Je crois que l'ETA s'est précipitée, elle n'aurait dû déclarer une trêve qu'après que le gouvernement eut accepté de négocier», estime Iker, dont la fille est en prison depuis quatre ans pour collaboration avec l'ETA: «Je ne me fais aucune illusion sur l'Etat espagnol, qui nous a obligés à prendre les armes: il faut lui arracher les choses par la force.» «L'ETA a toujours poursuivi le même but: l'autodétermination. Le statut d'autonomie act