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Libération

Clinton échappe à l'hallali cathodique. Son humiliation en direct a plutôt bénéficié au Président.

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publié le 23 septembre 1998 à 10h15

Washington, de notre correspondant.

Le «choc de la vidéo» n'a pas eu lieu. Le constat était unanime mardi parmi les commentateurs, politiciens et sondeurs au lendemain de la journée «historique» de lundi, au cours de laquelle tous les écrans américains ont été occupés par la retransmission intégrale de l'interrogatoire expurgé de Clinton au sujet des «relations sexuelles» (ou pas) que le chef de l'Etat a eues avec Monica Lewinsky. Dans un monde où les images ont remplacé les idées, celle de Bill Clinton a paradoxalement été probablement améliorée par l'humiliation publique sans précédent qui lui a été infligée, et qui a provoqué plus de sympathie et de compassion que de fureur à son encontre. Au pire, les Américains interrogés après avoir regardé la vidéo, ont vu en leur Président «un type ordinaire qui tentait de défendre des mensonges ordinaires concoctés pour dissimuler une liaison ordinaire» (New York Times). Beaucoup ont eu un haut-le-coeur face à ce qu'ils perçoivent comme «des méthodes dignes de la Gestapo» de la part des enquêteurs de Starr. D'autres y voient la conséquence directe de ce que le sénateur (démocrate) de l'Iowa, Tom Harkin, qualifiait lundi soir de «campagne politique froide et calculée» menée par Starr pour le compte de l'aile ultraconservatrice du parti républicain.

La plupart ont poussé un immense «bof!» de lassitude mêlé d'un brin de déception. Le spectacle auquel ils avaient eu droit, après tout, n'était pas à la hauteur de ce qui leur avait été pr