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ELECTIONS ALLEMANDES. Le communisme tranquille du Mecklembourg. Dans ce Land agricole, le PDS, très influent, mène une campagne de proximité, mêlée d'«ostalgie», la nostalgie pour l'ex-RDA.

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publié le 23 septembre 1998 à 10h18

Rostock, envoyé spécial.

Dans l'ancienne Allemagne de l'Est, les ex-communistes veulent désormais être «cool» et «geil», c'est-à-dire sympas et" bandants. Les affiches du PDS, le parti du socialisme démocratique, le proclament en tout cas dans les cités populaires de Rostock comme dans les villages de la plaine du Mecklembourg. Et, dans ce Land agricole, les héritiers de l'ancien Parti communiste est-allemand arrivent à en convaincre plus d'un électeur sur cinq. Alors qu'au niveau fédéral le PDS rêve de franchir la barre des 5% qui lui permettrait d'avoir des élus, ici, sur les côtes de la Baltique, où des élections régionales ont également lieu dimanche, les communistes pourraient recueillir plus de 20% des suffrages (22% en 1994).

Werner Jung est communiste. Il l'a toujours été et dit: «Je n'ai pas changé d'opinion après la disparition de la RDA.» Il est né en 1946 à Lichtenhagen, un quartier du nord de Rostock où il habite encore. Samedi après-midi, Werner militait. Il pliait et rangeait les chaises après le concert de musique classique organisé par la mairie de quartier. «Nous ne mettons pas le parti en avant, nous travaillons pour les citoyens. Ici, les gens savent que je suis PDS», explique-t-il.

Parties de «car-crash». Lichtenhagen est un bastion communiste. Cette cité où vivent 16 000 personnes dans d'énormes barres HLM garde bonne allure. Des fleurs aux balcons, des pelouses propres, pas de vandalisme apparent, aucun graffiti. Ici, la gauche n'a pas déserté les cages d