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Libération

ELECTIONS EN ALLEMAGNE : La fièvre de la dernière ligne droite. Alors que l'écart Kohl-Schröder se resserre, les attaques fusent entre les deux partis.

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publié le 24 septembre 1998 à 10h18

Bonn, de notre correspondante.

Le suspense qui règne encore en Allemagne à quatre jours des législatives semble donner la fièvre à tous les partis dans la dernière ligne droite de campagne. La CSU, aile bavaroise et ultraconservatrice du parti de Kohl, a accusé sociaux-démocrates et Verts de vouloir imposer en Allemagne «une République islamique». Si SPD et Verts réalisent leur projet de réforme du droit de la nationalité, ils tenteront de «bétonner une majorité rouge-verte pour des décennies en Allemagne, en créant des masses de nouveaux électeurs», accuse un document «interne» de la CSU.

Le projet du SPD (accorder la nationalité allemande aux enfants nés en Allemagne de parents étrangers ou aux étrangers séjournant depuis huit ans dans le pays) va créer jusqu'à 5,5 millions de nouveaux électeurs, pronostique la CSU, rappelant qu'aux législatives de 1994, la majorité de Kohl ne s'était jouée qu'à 150 000 voix près. Une enquête récente a montré que 90% des électeurs d'origine turque (ils ne sont que 160 000) comptent voter SPD ou Verts.

Dans le camp adverse, la fin de campagne n'est pourtant guère plus sereine. Jost Stollmann, le jeune self-made man pressenti par Schröder comme ministre de l'Economie, multiplie les provocations, après avoir été prié par le Parti social-démocrate ces derniers mois de se faire plus discret. Stollmann a de nouveau hérissé les syndicats en qualifiant le système d'assurance sociale de «prison pour le salarié moyen». L'Allemagne a besoin d'une nouve