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Libération

Lionel Jospin en Chine: le test de la grande muraille. Cette visite de trois jours est sa première épreuve diplomatique.

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publié le 24 septembre 1998 à 10h24

Pékin, envoyés spéciaux.

En atterrissant ce matin à Pékin, Lionel Jospin a entamé sa première épreuve diplomatique sérieuse. Premier ministre de cohabitation, il est avant tout, aux yeux des autorités chinoises, un chef de gouvernement socialiste, et, à ce titre, comptable de la vente des Mirages à Taiwan décidée en 1992 sous la responsabilité du tandem Mitterrand-Dumas. Une décision qui avait entraîné un gel des relations entre les deux pays pendant plus d'un an.

Petite piqûre de rappel? Au cours de sa visite de trois jours, Jospin n'aura pas droit au traditionnel entretien à Pékin avec le président Jiang Zemin. Le chef d'Etat chinois est actuellement en tournée ferroviaire dans le centre du pays dévasté par les inondations et le responsable français a dû renoncer à une partie de son programme initial, comportant notamment l'inauguration d'un nouveau consulat à Wuhan. Il effectuera donc un crochet de 1 000 kilomètres, pour rencontrer le numéro un chinois à Hefei (province de l'Anhui).

Droits de l'homme. La délégation française refuse, bien sûr, d'y voir un signe de défiance, arguant que Jospin aura droit à un déjeuner avec Jiang. «Il n'est pas habituel que le président chinois déjeune avec un Premier ministre», assure-t-on. Ce petit épisode donne néanmoins le ton: chaque symbole sera compté et Jospin devra déployer tout son tact politique pour tenir tête aux maîtres de la Chine sans les froisser. Notamment sur la question ultra-sensible des droits de l'homme.

Le sujet sera à l