Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Y a-t-il une «affaire Edith Cresson» à Bruxelles? Plusieurs éléments montrent, qu'à tout le moins, la commissaire européenne chargée de la recherche et ancien Premier ministre, a joué de son influence afin d'obtenir, pour l'un de ses proches, un contrat de «visiteur scientifique» à la direction générale XII («Recherche et développement») et n'a rien trouvé à redire au fait qu'il ait reçu, pendant plusieurs mois, une rémunération pour un emploi fictif d'une société extérieure vivant uniquement de contrats avec la Commission.
Tout commence en janvier 1995, lorsque Edith Cresson s'installe à Bruxelles. Elle charge René Berthelot, un dentiste de Châtellerault, la ville dont elle a été maire jusqu'à l'an dernier, de lui trouver un logement dans la capitale belge. Cet homme, aujourd'hui âgé de 70 ans, dont on ne sait trop le rôle qu'il jouait auprès d'elle, connaît l'ancien Premier ministre «depuis vingt ans», comme il nous l'a déclaré hier par téléphone. Il était en tout cas très proche d'Edith Cresson, puisque, à Bruxelles, dit-il, il habitait dans l'appartement de cette dernière et avait libre accès à son bureau.
Sans que l'on sache si la commissaire est intervenue personnellement, le n° 2 du service de sécurité de la Commission, Claude Willeme, un Français, propose à Berthelot de le mettre en contact avec Claude Perry, lui aussi Français, afin «qu'il lui trouve quelque chose». Perry est un personnage intéressant: travaillant avec la Commiss