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Libération

Dissidents: le piège de Pékin. Les autorités ont laissé les dissidents se dévoiler avant l'actuelle vague d'arrestations.

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publié le 25 septembre 1998 à 10h27

Pékin, de notre correspondante.

La visite de Lionel Jospin intervient, apparemment fortuitement, dans le contexte brouillé d'une vague d'arrestations de dissidents, dans la capitale et en province. Il semble encore prématuré de parler d'une nouvelle période de durcissement idéologique dans le dernier Empire communiste. Plutôt d'une remise au pas, sur la longue route de l'ouverture chinoise. Hier, alors que Lionel Jospin effectuait à Pékin ses entretiens politiques, plusieurs dissidents ont été interpellés à Wuhan et dans la province du Shandong. Mardi, 179 dissidents, originaires de 23 provinces, ont demandé dans une lettre ouverte au Premier ministre Zhu Rongji, la libération de leurs camarades détenus au cours des derniers jours. Le coup de filet a démarré la semaine dernière, au lendemain du départ de Mary Robinson, qui venait de réaliser la première visite en Chine d'un haut commissaire des Nations unies chargé des droits de l'homme.

La vague d'arrestations frappe dans divers milieux sociaux les Chinois qui avaient déposé dans huit provinces différentes, (Zhejiang, Anhui, Shandong, Hubei, Hunan, Liaoning, Jilin, Heilongjiang), ainsi qu'à Shanghai et Pékin des demandes d'enregistrement pour la création d'un «Parti démocrate chinois». Pendant plusieurs semaines, ces requêtes avaient été poliment reçues, incitant les dissidents à se dévoiler, même si les plus prudents redoutaient une stratégie du régime similaire à celle pratiquée en 1957 pour la «campagne des cent fleurs» e