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Libération

Jospin arrive en chine et parle d'argent. Les questions économiques éclipsent les droits de l'homme.

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publié le 25 septembre 1998 à 10h27

Pékin, envoyés spéciaux.

En matière de droits de l'homme, Lionel Jospin, arrivé hier en Chine, s'est contenté du service minimal. «Naturellement», le Premier ministre a abordé le sujet délicat lors de ses différents entretiens avec les dirigeants chinois, mais, «dans un souci d'efficacité», il préfère éviter de trop en parler publiquement. Une stratégie diamétralement opposée à celle de Bill Clinton, qui, en juin, avait exprimé à la télévision chinoise la vision américaine de la démocratie. «Nous avons exprimé nos souhaits», a déclaré Lionel Jospin. Concrètement, la sempiternelle liste établie par les Européens, comportant les noms de neuf prisonniers politiques, a été remise aux autorités de Pékin. Pas de quoi satisfaire les requêtes des associations de droits de l'homme, qui avaient fait parvenir des communiqués détaillés à Matignon.

Le Premier ministre avait également reçu, avant son départ, une lettre du dalaï-lama, le chef des Tibétains en exil, dont il a fait part à ses interlocuteurs. «Si la France peut aider à des dialogues (entre la Chine et le dalaï-lama pour résoudre la question du Tibet, ndlr), elle est prête à le faire», a-t-il expliqué.

Cette première journée d'entretiens à Pékin, au cours de laquelle Lionel Jospin s'est entretenu avec son homologue Zhu Rongji, a surtout été marquée par les questions économiques. Dans sa campagne pour la régulation des marchés, la France vient peut-être de se faire un allié. Hier, les deux gouvernements ont signé une déclaration