L'association humanitaire Handicap International organise samedi ses
quatrièmes «Pyramides de chaussures contre les mines antipersonnel», à Paris sur l'esplanade du Trocadéro et dans onze villes de province. Handicap International demande à la France, signataire du traité d'Ottawa, d'interdire ces armes et d'«assumer sa responsabilité passée en participant à l'effort international de déminage et d'aide aux victimes».
Kamenica (Bosnie), envoyé spécial.
Un homme, à genoux sous les pommiers, coupe quelques herbes avec une paire de ciseaux. A un jet de pierre, des enfants l'observent depuis une maison en construction. Il porte un casque kaki avec une visière de plexiglas rabattue devant les yeux. Décimètre par décimètre, il avance entre deux rubans jaune et rouge. Soudain, l'homme s'arrête. Une mine. Modèle PMA 3, fabrication locale: une grosse boîte à camembert de plastique vert posée dans la prairie. Il dégage prudemment la terre autour de l'engin, s'apprête à la «relever», comme disent les démineurs. Un faux mouvement et l'homme n'a plus de bras. La tension monte. Il lui suffit de dévisser le détonateur en s'assurant que la mine n'est pas piégée par dessous. Tout va bien. Fin de l'exercice.
A Kamenica, dans la région de Bihac (nord-ouest de la Bosnie), des hommes apprennent à déminer leur pays. Ils appartiennent à la seule organisation non gouvernementale bosniaque qui intervient dans ce domaine: APM, Akcija Protiv Mina (action contre les mines), créée au printemps 1997 avec l