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Libération

En Iran, silence...pour l'instant.

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publié le 26 septembre 1998 à 10h31

Si elle a fait grand bruit à l'extérieur, la décision du président

iranien de trouver une issue à l'affaire Salman Rushdie a été accueillie par un grand silence à Téhéran. Le vendredi étant un jour férié en Iran, les réactions étaient forcément limitées. Restait la grande prière hebdomadaire, où les dignitaires du régime s'expriment à tour de rôle sur les grands problèmes de l'heure. En général, cette tribune est monopolisée par les conservateurs. Vendredi, l'ayatollah Mohammed Yazdi, chef du pouvoir judiciaire et adversaire des réformistes, s'est abstenu d'évoquer l'affaire Rushdie, concentrant son prêche sur l'Afghanistan. De son côté, la télévision, contrôlée par les ultras, a rapporté la rencontre à New York entre Robin Cook et son homologue Kamal Kharazi, mais en mettant surtout l'accent sur les propos du secrétaire au Foreign Office relatifs au respect dû à l'islam. Si elle a fait état de l'engagement du gouvernement à ne pas attenter à la vie de Rushdie, elle a passé sous silence qu'il prenait ses distances avec la prime promise par la fondation du 15 Khordad. Ces éléments pourraient indiquer qu'un consensus existe au sein du régime pour trouver une solution à l'affaire. Mais on ne peut encore en être sûr.

Reste à attendre la réaction de la presse conservatrice et, surtout, celle de la fondation, lesquelles permettront de savoir si toutes les factions vont tourner la page. Le silence de la fondation indiquerait qu'elle a renoncé, au moins publiquement, à l'assassinat d