Hefei, envoyé spécial.

A tombeau ouvert, le convoi de limousines emporte Lionel Jospin aux quatre coins d'une ville qui semble immobilisée. Pendant une demi-heure, le paysage urbain d'Hefei, chef-lieu de la province d'Anhui, défile à toute allure: de larges avenues et, en arrière-plan, beaucoup de HLM décrépites" Une entrée en matière inattendue pour l'entretien et le déjeuner qui ont réuni, hier, le Premier ministre et le président Jiang Zemin.

En tournée d'«inspection» dans les zones sinistrées par les inondations, le chef de l'Etat chinois avait demandé au Premier ministre de le rejoindre à Hefei. Lionel Jospin s'est félicité de l'entretien, «direct, cordial, chaleureux, dépourvu de formalisme». Bref, une conversation décontractée, dénotant, à ses yeux, «un style politique plein de modernité».

Pour sa deuxième journée en Chine, le Premier ministre français continue de voir dans les propos de ses interlocuteurs les signes d'une «évolution continue», notamment sur les sujets économiques. Le dossier des droits de l'homme n'a pas entaché cette bonne humeur. Jospin a répercuté les interpellations dont il a été l'objet de la part d'organisations humanitaires sur les cas de violations des droits de l'homme. Mais il s'est empressé d'ajouter: «Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas conscience des évolutions en cours.» La question du Tibet a notamment été discutée. A Shanghai, un peu plus tard, la volonté d'apaisement du Premier ministre a trouvé un premier résultat, avec la signa