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Libération

RUSHDIE, PREMIER JOUR DE «LIBERTE». L'écrivain estime que l'affaire des «Versets sataniques» est close.

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publié le 26 septembre 1998 à 10h31

Londres, de notre correspondant.

Salman Rushdie avait hier la légèreté d'un évadé. Heureux comme un homme qui vient d'échap-per à dix ans de cellule, celle des condamnés à mort. «Je me sens bien, je suis heureux, heureux», a répété l'écrivain britannique tout au long de sa première conférence de presse d'homme libre. L'auteur des Versets sataniques, condamné à mort le 14 février 1989 par l'ayatollah Khomeiny pour blasphème et insultes à l'islam, sort d'un long tunnel de plus de 3 500 jours, étonnamment détendu. Souriant, rieur, ne croyant toujours pas à son bonheur. «Je me suis réveillé ce matin à 5 h 30 et je me suis demandé si je n'avais pas rêvé que c'était fini, j'ai allumé ma télé, on parlait de moi et j'ai vu que je n'avais pas rêvé.» Sécurité allégée. Symbole de ce nouveau climat, Rushdie était vendredi à Londres entouré d'une sécurité légère: deux gardes du corps en civil dans la salle, trois bobbies non armés à l'entrée de l'association Article 19, abritant sa conférence de presse, aucune fouille pour les journalistes qui, par dizaines, se pressaient pour l'interroger.

Le romancier, prévenu jeudi vers 17 h 30 par le Foreign Office de la décision du gouvernement iranien de se dissocier officiellement et publiquement de la fatwa le condamnant, croit que «l'affaire Rushdie est finie». «J'avais des doutes, mais j'ai parlé longuement avec Derek Fatchett (secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, ndlr) et je suis convaincu que cet accord est sérieux, le ministre a été ca