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Analyse

Bosnie: les leçons des urnesL'érosion des partis nationalistes reste très lente.

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publié le 28 septembre 1998 à 10h37

Les forces de l'Otan ont arrêté, hier, en Bosnie, un Serbe inculpé

de crimes de guerre, laissant comprendre au lendemain de l'élection d'un ultranationaliste à la tête de la «Republika Srpska» qu'elles ne toléreront pas de retour en arrière. L'élection de Nikola Poplasen, un radical proche de l'ancien chef de milices Vojislav Seselj, constitue certes une gifle pour la communauté internationale, qui avait soutenu sans retenue l'ancienne présidente Biljana Plavsic, une dissidente du parti de Radovan Karadzic. Mais les résultats des élections générales du 12 et 13 septembre ne sont toutefois pas aussi négatifs qu'il y paraît, puisque dans l'ensemble les modérés améliorent leurs scores dans les deux entités de Bosnie-Herzégovine. L'élu serbe à la présidence collégiale, Zivko Radisic, est un modéré qui a défait Momcilo Krajisnik, un dur proche de Karadzic, qui pendant deux ans s'était efforcé de bloquer la mise en oeuvre des accords de Dayton.

Les électeurs de la «Republika Srpska» n'ont pas voté de manière contradictoire. Zivko Radisic a fait le plein des 100 000 voix des électeurs musulmans ­ des réfugiés qui votent à leur ancien domicile ­, alors que ces suffrages ont fait défaut à Biljana Plavsic, sans doute à cause de son passé. Ils se sont reportés sur un candidat musulman inconnu d'un parti tout aussi obscur, le Parti bosniaque (Boss), qui en tant que tel n'a obtenu que 2 100 voix à l'Assemblée de la «Republika Srpska». Zivko Radisic présidera pendant les huit premiers mois