Pékin, Hong-kong, envoyés spéciaux
En trois jours de voyage officiel, Lionel Jospin a appris l'art du discours à la chinoise. Lui qui n'aime rien tant que d'affronter l'adversaire politique s'est mué en un charmeur aguerri, maniant le compliment avec dextérité, s'arrangeant pour être toujours en harmonie avec son interlocuteur. Quit- te à glisser sur les sujets qui fâchent, comme les droits de l'homme; à répéter ses louanges au gouvernement chinois sur son choix «courageux et pertinent» de ne pas dévaluer le yuan; ou à chercher des points communs entre les réformes en cours à Pékin et la situation française. C'est sa façon de faire de la diplomatie, de montrer qu'il est capable de dialoguer avec les grands de ce monde sans être traité de socialiste archaïque.
Blagues en anglais. Samedi encore, à Hong-kong, pour le dernier jour de sa tournée, le Premier ministre s'est livré devant un parterre de banquiers à un efficace numéro de séduction. S'exprimant en anglais, blaguant, il a vanté longuement les vertus de l'euro. Cela lui a permis de faire passer son appel à une meilleure régulation du système monétaire international, à rebours des dogmes libéraux dominants.
C'est sur la question des droits de l'homme que la souplesse du discours est la plus frappante. «Nous ne doutons pas que ce grand pays qu'est la Chine poursuivra sur le chemin de la liberté qu'il s'est lui-même tracé», a-t-il déclaré samedi matin dans un discours. Plus tard devant la presse, un brin agacé, il a justifié c