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Libération

Le gouvernement russe patine. Les querelles de personnes priment sur la mise en oeuvre d'un plan anticrise.

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publié le 28 septembre 1998 à 10h36

Moscou de notre correspondante

Malgré ses talents de diplomate et son expérience politique, Evgueni Primakov a toutes les peines du monde à former son gouvernement. Quinze jours après sa nomination, une dizaine de postes restent encore à pourvoir. Mais les candidats ne se bousculent pas pour rejoindre un cabinet jugé par beaucoup condamné d'avance par la crise économique. Vendredi, le Premier ministre avait pourtant semblé marquer un point. Il annonçait d'un coup la nomination de neuf ministres, dont le titulaire très attendu du portefeuille des Finances: Mikhaïl Zadornov. Déjà à ce poste dans le cabinet sortant de Sergueï Kirienko, ce dernier, un libéral, est plutôt bien vu des Occidentaux. Mais quelques heures après, le premier vice-Premier ministre Alexandre Chokhine, chargé des négociations avec les institutions financières internationales, décidait de démissionner. La nomination de Zadornov est une «erreur politique», clamait-il, expliquant que l'on ne pouvait espérer sortir de la crise avec un homme ayant fait partie de l'équipe qui l'a déclenchée.

Trente portefeuilles. Cette démission est un coup dur pour Primakov. Réformiste modéré, Chokhine était le leader de l'aile libérale du cabinet, censée rassurer les Occidentaux sur la poursuite des réformes. Son départ après onze jours de fonction ternit l'image de Primakov et menace le laborieux équilibre que ce dernier avait bâti au sein du gouvernement. Investi comme candidat de compromis après les tentatives de Boris Elt