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Libération

Nouveaux éléments pour la Mission sur le Rwanda. A Kigali, les deux rapporteurs ont recueilli témoignages et documents sur le rôle de la France.

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publié le 28 septembre 1998 à 10h35

Les deux rapporteurs de la mission d'information sur le Rwanda, les

députés socialistes Pierre Brana et Bernard Cazeneuve, reviennent d'une visite de trois jours à Kigali, où ils ont recueilli des témoignages et documents pouvant éclairer le rôle de la France dans le génocide des Tutsis en 1994. Chargé de l'aspect militaire du dossier, Bernard Cazeneuve fait le bilan.

Vos entretiens à Kigali vous ont-ils permis de faire progresser l'enquête?

Nous avons répondu à l'invitation du président de l'Assemblée nationale rwandaise. Le programme qu'il nous a proposé a sensiblement évolué au cours de notre séjour. Nous n'avions pas fait le voyage pour nous livrer à un exercice de justification de la politique de coopération militaire de la France entre 1990 et 1994, sur laquelle nous nous employons précisément à faire toute la lumière. Nous n'avions pas non plus l'intention de faire repentance après avoir entendu les discours soigneusement préparés de certaines autorités accusant la France. Dès le premier jour, nous avons donc demandé à rencontrer certains des principaux acteurs politiques ou militaires rwandais et exigé des preuves. Nous avons pu aussi nous entretenir avec Patrick Mazimpaka, un collaborateur du général Kagame (l'homme fort du Rwanda, ndlr), et avec de nombreux officiers de l'Armée patriotique rwandaise. C'était intéressant, parce que les uns ont joué un rôle important dans la conquête du pouvoir par le FPR (Front patriotique rwandais, au pouvoir à Kigali depuis juillet 1