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Libération

L'indépendance palestinienne à quitte ou double. C'est l'intention d'Arafat de proclamer un Etat le 4 mai 1999 qui a provoqué le sommet.

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publié le 29 septembre 1998 à 10h40

Jérusalem, de notre correspondant.

C'est la seule arme dont dispose aujourd'hui Yasser Arafat, face à l'intransigeance de Benyamin Netanyahou. Le vieux leader, en l'absence d'avancée tangible du processus de paix, envisage de déclarer unilatéralement l'indépendance le 4 mai 1999. Il a posé un premier jalon lors de son intervention hier soir à l'ONU. Un simple coup de semonce tiré devant cette même assemblée générale qui, il y a un demi-siècle, vota le plan de partage de la Palestine. Cette petite phrase, finalement atténuée à la demande des Américains, a fait l'objet d'intenses tractations. Le sommet d'hier lui doit beaucoup.

Israël inquiet. L'avertissement palestinien est pris très au sérieux par les dirigeants de l'Etat hébreu. «Un tel acte entraînera inévitablement de notre part une réponse unilatérale», a prévenu Netanyahou devant l'ONU. En privé, le Premier ministre israélien n'écarte pas la possibilité d'annexer toutes les zones de Cisjordanie et de la bande de Gaza sous son contrôle si Arafat met sa menace à exécution. Certains de ses ministres le poussent à arrêter dès maintenant les pourparlers.

Pourquoi cette date? C'est le 4 mai 1999 que les accords d'Oslo prennent fin. Les textes ne prévoient qu'une «période transitoire ne dépassant pas cinq ans» à partir du retrait de la bande de Gaza et de la région de Jéricho le 4 mai 1994, et «menant à un règlement permanent basé sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité». L'autonomie palestinienne n'était qu'une éta