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Libération

Le Tchad entre dans le conflit congolais. Plus de 1000 Tchadiens viennent soutenir la contre-offensive de Kabila.

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publié le 30 septembre 1998 à 10h48

Le Congo-Kinshasa devient le grand carrefour du panafricanisme en

armes. Dernier en date à entrer dans la danse guerrière au coeur de l'Afrique, du côté du président Kabila, le Tchad vient d'envoyer un «premier contingent de plus de mille hommes». Confirmant des informations dont s'était fait l'écho, dès la semaine dernière, le bihebdomadaire tchadien l'Observateur, le ministre d'Etat congolais Pierre-Victor Mpoyo a précisé hier que les troupes tchadiennes étaient arrivées lundi et devaient participer à l'imminente «contre-offensive dans l'Est», occupé par les armées rwandaise et ougandaise au nom des rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Des sources dans l'aviation civile ont indiqué que des charters de viande bovine étaient arrivés la semaine passée au Congo, en provenance du Tchad. Après l'intervention du Zimbabwe, de l'Angola et de la Namibie, le «soutien inconditionnel» que le président tchadien Idriss Déby a promis à Kabila prend donc forme. Selon un diplomate, «c'est Kadhafi qui paie le transport aérien et la logistique» du contingent expéditionnaire tchadien.

L'affaire est embarrassante pour Paris. Non seulement la France a dépensé, ces dernières années, des dizaines de millions de francs pour «dégraisser» l'armée tchadienne, pléthorique par rapport aux ressources du pays. Comment le justifier si les Tchadiens ont les moyens de faire le coup de feu chez leur voisin? Mais la France et l'Afrique francophone apparaissent, aussi, comme l'ultime plan