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Libération

Les Arabes israéliens s'accrochent à leur terre. Des dizaines de blessés lors d'une violente expropriation.

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publié le 30 septembre 1998 à 10h48

Jérusalem, de notre correspondant.

Rien ne va plus entre le gouvernement israélien et ses citoyens arabes. Grèves et manifestations se sont multipliées, hier, à travers la Galilée et le long de l'ancienne frontière avec la Cisjordanie. Musulmans et chrétiens confondus ont défilé dans les rues de Nazareth, ainsi qu'à Haïfa, pour protester contre la brutalité policière de ces trois derniers jours. Les affrontements autour d'une terre confisquée par l'armée ont fait des dizaines de blessés. L'épicentre du séisme se situe à Oum al-Fahm, une ville arabe proche de la Cisjordanie. Tsahal revendique 50 hectares de collines d'oliviers, afin d'étendre ses champs de tir. L'ordre d'expropriation, signé par l'ancien chef d'état-major Amnon Lipkin Shahak, remonte à mai dernier. L'extension de la zone militaire se fait, une fois de plus, aux dépens de la population arabe. Le kibboutz voisin de Gal'ed ne perd qu'une poignée d'hectares. Les paysans arabes, qui refusent de quitter les lieux, avaient dressé des tentes et organisé des tours de garde.

Dimanche, d'importantes forces de l'ordre ont chargé les tentes sur des camions et arrêté leurs occupants. Un cortège d'écoliers et de femmes a rapidement convergé vers le terrain disputé et pris à partie les policiers. Les émeutes, rappelant l'Intifada par leur violence, se sont vite étendues à toute la région. Pneus incendiés, barricades, sols jonchés de gravats et de douilles" L'un des principaux axes transversaux du pays a dû être fermé à la c