Menu
Libération

Les troupes françaises non grata en Autriche. Vienne interdit le transit des Français qui vont manoeuvrer en Slovaquie.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 septembre 1998 à 10h48

L'Autriche vient d'interdire aux militaires français de traverser

son territoire pour se rendre à des manoeuvres en Slovaquie. Une décision qui préfigure mal de la construction d'une défense européenne, alors que Vienne assure actuellement la présidence de l'Union. Arguant de sa neutralité, l'Autriche a refusé d'autoriser le transit sur le Danube de quelques centaines de soldats français et de leurs blindés. Ceux-ci doivent se rendre en Slovaquie, à la mi-octobre, pour s'entraîner dans les grands camps laissés vacants par les Soviétiques. Ces exercices se déroulent dans un cadre bilatéral ­ et non dans celui du Partenariat pour la paix, une organisation liée à l'Otan, à laquelle appartiennent l'Autriche et la Slovaquie.

Près de ses sous, l'armée de terre a fait ses calculs: la solution la moins chère consistait à embarquer ses chars sur des péniches remontant le Danube et à les débarquer en Slovaquie. Mais, après l'Allemagne, le fleuve coule en Autriche. «Nous ne voulons pas créer un précédent», assure-t-on dans les milieux diplomatiques autrichiens, où l'on reconnaît que «les Français ont pris acte de notre décision avec déception et mécontentement». «Nous sommes neutres et nous avons des lois interdisant le transit militaire, ajoute-t-on. Il est possible de fermer un oeil, mais pas les deux tout le temps.» Le gouvernement autrichien semble toutefois divisé sur la question. Les ministères de la Défense et des Affaires étrangères étaient favorables au transit des militaires fr