Bonn, de notre correspondante.
«Serrer les rangs»: les sociaux-démocrates allemands ont à peine eu le temps de fêter leur victoire que déjà Gerhard Schröder appelle à la discipline. En guise de bienvenue, les nouveaux députés SPD, réunis hier à Bonn, ont eu droit à un appel à leur sens des responsabilités. Le grand gagnant a la victoire sage. Car il sait que le plus difficile est devant lui: nouer avec les Verts une coalition encore inédite sur le plan national; tenir ces Verts eux-mêmes divisés, à la base souvent imprévisible; réaliser les promesses de «justice sociale» sans ruiner sa réputation de «compagnon des patrons»; satisfaire le SPD sans effrayer les marchés; tranquilliser les voisins français tout en défendant les «intérêts allemands» (lire ci-dessous)" Conscient que le mandat donné par les électeurs a tout de la quadrature du cercle, Schröder avouait dès dimanche soir: «Je ne sens pas un vrai enthousiasme monter en moi ["] je sais quelle responsabilité cela signifie.»
Le premier défi de l'équipe rouge-verte, sur lequel Schröder a annoncé vouloir être jugé, sera la négociation d'un «pacte pour l'emploi» avec les syndicats et le patronat. Walter Riester, le n°2 d'IG Metall, pressenti comme ministre du Travail, a déjà cherché à calmer les espoirs, en expliquant qu'il s'attend, dans un premier temps, à une nouvelle hausse du chômage et de nouvelles suppressions d'emplois dans l'automobile ou les industries mécaniques, jusqu'en l'an 2000. Le pacte pour l'emploi devra êtr