Londres, de notre correspondant.
Après dix-huit mois de pouvoir, Tony Blair garde le cap. Malgré la fronde de la gauche de son parti, le Premier ministre britannique a défendu, hier, sa politique de réforme et de modernisation devant le congrès annuel du Parti travailliste. Citant l'ancien gouverneur de New York Mario Cuomo, Blair a reconnu que «faire campagne, c'est de la poésie; gouverner, c'est de la prose». Même si ses taux de popularité restent stratosphériques, l'euphorie est passée, et le Premier ministre est désormais comptable des résultats doux-amers de l'économie britannique. Dans les rues de Blackpool, siège cette année de la conférence du Labour, les syndicats ont défilé, dénonçant les suppressions d'emploi et accusant la politique de rigueur monétaire et budgétaire du gouvernement travailliste.
Mais Blair, tout comme en début de semaine son ministre de l'Economie, le chancelier de l'Echiquier Gordon Brown, a défendu avec détermination sa g estion de l'économie, au nom de la stabilité et du contrôle de l'inflation. «Nous ne céderons pas», a-t-il répété à ceux qui lui demandent de diminuer les taux d'intérêt ou d'accroître les dépenses publiques. «Nous avons un chancelier de fer et une résolution de fer», a répété le Premier ministre devant une salle plutôt tiède. Mais, pour Blair, «mieux vaut être impopulaire qu'avoir tort», et il maintiendra sa politique d'austérité et d'équilibre des comptes publics et sociaux, estimant que les bénéfices à long terme de cette g